Fin de Transmission

Tentative de restauration d’un flux numérique endommagé, provenant d’une civilisation ayant atteint son paroxysme et qui a cessé d’émettre.
Une performance sons et images – Projet en cours de création. 2012/2014
Images et réalisation Olivier Blaecke – Musique Hektor Kafka

« En 2012 il y avait 4 milliards de vidéos visionnées chaque jour dans le monde sur Youtube et 1 heure de vidéo uploadée par seconde. » Google
« Dans un milliard d’années, quand tout ne sera plus que poussière sur Terre, les enregistrements de Voyager parleront encore pour nous. » Carl Sagan

27/11/2013 FUZ Rencontre de la création Audiovisuelle @ Le Générateur – Gentilly
11/10/2013 #Something Strange is Happening @ Cirque Electrique – Paris
08/06/2012 Open Your Web-Futur en Seine – Béta Version / Musique by Rko @ CentQuatre – Paris
12/04/2012 SPAAM Super Art Modern Museum REMIX – Alpha Version @ Palais de Tokyo – Paris

Pictures live @ Générateur by Paolo SC Campanella, Olivier Blaecke & Takami Nakamoto

« Fin de Transmission est une performance live d’Hektor Kafka et Olivier Blaecke, respectivement au son et à l’image.
Le propos s’ouvre sur l’infini du cosmos dans des temps où l’humanité, arrivée à son paroxysme, a « cessé d’émettre ».
Les images nous apparaissent comme fossilisées par des glitchs qui l’altèrent et la restaurent à la manière dont elles parviendraient à d’autres formes d’intelligence très loin de nous. Des samples précisément choisis mettent en tort ceux qui accélèrent notre chute, mais à l’évidence des drones qui couvrent le son sans laisser entrevoir un seul espoir, rien ne change. Nous émettons encore nos contradictions, nos faiblesses, notre inertie. Entre un cours de fitness et des tutoriaux de trading, des avions de chasse dansent librement dans le ciel, dernière prouesse avant la fin de toute transmission. Fragmenté par des boucles, il allait de soi que ce petit bijou se ferme sur l’espace, à la fois idéal infiniment inaccessible et détenteur des réponses à nos intrigues les plus essentielles. Cet espace qui se révèle chaque jour plus grand et multiple, dans lequel nous sommes pour le moment l’exception de la vie, et au sein duquel nous sommes visiblement incapables de perdurer sans nous entretuer.

En ces temps où les technologies accélèrent l’accès à l’information, les rapports humains et la vie elle-même, les artistes capables de les utiliser pour en donner tantôt une vision contemplative et profane, tantôt un message argumenté et fort de contestation face à l’oppression qu’elles entraînent ont un rôle critique. Critique en cela que l’art doit être vrai et son message fort. Puisque les philosophes modernes faillissent à leur rôle, sans parler des journalistes moutonniers, c’est aux artistes qu’il revient de nous montrer les preuves, de nous interroger concrètement et de nous alerter sur les dérives de nos méthodes actuelles. Dérives dont nous paierons tous le prix. Je crois en une pilule rouge accessible à tous, qui entraîne lors de son ingestion une remise en question globale en ces temps où l’anomie fait loi. Une remise en question à tous les niveaux qui peut et doit être entraînée par les arts, mais qui se présente déjà en chacun de nous. C’est avant tout une question de bon sens. Ce festival s’inscrivit parfaitement dans cette optique et force est de constater que de plus en plus de manifestations de cet ordre ont lieu, idéales pour tous les yeux qui souhaitent s’ouvrir, pour toutes les consciences isolées qui méritent qu’on les écoute et qu’on les supporte. L’art-vidéo, la performance et l’installation nous offrent une vérité contre laquelle aucune censure ne peut rien. A nous désormais de les entendre. »
Camille Rhodes – Festival FUZ au Générateur – Compte Rendu – Extrait

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